Avec l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE 2020 en ce mois de janvier 2022 pour la construction ou parties de construction neuve à usage d’habitation en France métropolitaine, les composants du bâtiment et leur mise en œuvreont désormaisun rôle essentiel à jouer dans la limitation de l’impact environnemental comme le prouvent l’indicateur Icconstruction et l’analyse du cycle de vie du bâtiment (ACV). Pour rappel, l’objectif visé par les politiques énergétiques actuelles est la neutralité carbone à l’horizon 2050. Alors comment décarboner le gros œuvre et la structure d’un bâti ?

 

 

Certains matériaux existants peuvent être utilisés lors des constructions RE 2020. Il en est ainsi des blocs rectifiés en béton et des briques en terre cuite, dont la production et la distribution locales, l’éco-conception et la pose à l’aide d’un pistolet à joint mince, s’inscrivent déjà dans une démarche environnementale à laquelle s’ajoutera au 1er janvier 2023 l’économie circulaire générée par la filière du dispositif REP (Responsabilité élargie du producteur) relative à la reprise des déchets. L’avantage réside notamment dans la maitrise de longue date de leur mise en œuvre, le fait qu’ils évitent d’avoir recours à des matières premières et à la consommation de ressources, dans leur production-distribution locale, dans leur éco-conception, etc. Toutefois, au regard de l’Analyse du Cycle de Vie dynamique, ces matériaux sont moins performants que les biosourcés.

 

 

Parmi les bâtiments de gros œuvre qui s’annonce comme le grand gagnant en matière d’innovation figure le béton de bois. Le béton de bois est un matériau biosourcé de rupture parmi les plus prisés grâce à son bilan carbone négatif et ses résultats exemplaires en termes de confort toutes saisons. En plus, il valorise des ressources renouvelables puisqu’il s’agit de coproduits du bois. Matériau de construction à la pointe de la technologie, le béton obtenu résulte du remplacement du gravier et du sable classiques par des déchets de bois d’œuvre dont personne ne se servait. En plus, la production de ce béton de bois sera programmée au plus près des chantiers par des pré-fabricants qui réceptionneront les granulats de bois nécessaires à la fabrication de ce matériau. Préfabriqué et posé rapidement, le béton de bois, matériau biosourcé par excellence permet d’isoler uniformément un bâtiment et de le protéger efficacement contre la propagation d’incendies. Matériau léger, sa mise en œuvre est également facilitée. Toutefois, en raison de son caractère perspirant, il faut l’optimiser avec des isolants et des enduits qui présentent les mêmes propriétés.

 

 

Pas de doute, la conjugaison structure bois et isolation biosourcée est la meilleure alternative pour répondre aux exigences de la RE 2020 en matière d’ossature de construction. D’abord parce que le bois est l’unique matériau biosourcé pour la structure d’une construction : il excelle en matière de performances thermiques en hiver et, lorsqu’il est associé à une bonne ventilation naturelle et à des protections solaires, en matière de confort d’été. Quant aux isolants biosourcés (copeaux de bois, ouate de cellulose, paille, béton de chanvre, etc.), ils ont un impact environnemental très faible, disposent d’une bonne inertie thermique et peuvent être revalorisés à la fin du cycle de vie du bâtiment. Avant de les utiliser, il faut tout de même bien se renseigner sur leur pose afin d’éviter tout risque de formation d’imperfections telles que des moisissures.