Face aux enjeux sanitaires associés à la présence de matériaux amiantés dans le patrimoine bâti scolaire, le ministère de l’Éducation nationale déploie un Plan d’action ministériel amiante (Pama) sur trois ans. Ce programme comporte un pilotage central, un accompagnement territorial et un suivi opérationnel, avec des échéances définies pour chaque volet. L’ambition affichée est de passer d’une gestion réactive des situations d’urgence à une politique d’anticipation fondée sur la connaissance précise du bâti. Celle-ci sera possible grâce à une collaboration renforcée des institutions publiques avec des professionnels du diagnostic immobilier. Il s’agira de mettre en œuvre des prestations pertinentes telles que le dossier technique amiante (DTA) et le repérage amiante avant travaux (RAAT).
Comme l’a évoqué le Bulletin officiel n°36 de l’Éducation nationale en date du 25 septembre 2025, le Pama prévoit l’identification d’un référent amiante dans chaque académie, chargé de coordonner l’ensemble des actions locales. Ce responsable s’appuie sur les conseillers de prévention, les inspecteurs santé-sécurité au travail (ISST) et les référents « bâti scolaire » pour déployer la feuille de route territoriale. Une instruction nationale rappelle aux recteurs leurs responsabilités réglementaires et présente la stratégie globale qui repose sur quatre piliers : la connaissance du risque via les dossiers techniques amiante (DTA), la formation des personnels, la prévention des expositions au travers du DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels) et le traitement des situations prioritaires. Au sein de cette chaine de prévention, les diagnostiqueurs immobiliers, partenaires techniques essentiels, jouent un rôle clé. Ils fournissent les données fiables nécessaires à la prise de décision.
Le Plan d’action ministériel pour la prévention du risque amiante 2025-2027 détaille les procédures d’urgence à mettre en œuvre face à des matériaux dégradés ou lors de travaux (maintenance, entretien ou désamiantage) susceptibles de libérer des fibres d’amiante cancérogènes. Le texte évoque les contrôles périodiques obligatoires pour les matériaux classés en listes A et B ainsi que le recours à des expertises complémentaires : prélèvement pour analyse, mesures d’empoussièrement par lingettes et mesures d’air amiante. Le repérage amiante avant travaux est également cité comme outil d’objectivation de la présence d’amiante indispensable avant toute intervention technique. En effet, il est essentiel de garantir la sécurité des opérateurs et de limiter les risques de contamination des espaces adjacents. Les établissements scolaires devront aussi se charger du suivi des programmations de travaux et des travaux de mise en sécurité des locaux, en lien étroit avec les collectivités propriétaires.